Un coin de nature à Miremont
Avant cela, il y a Miremont que découvre Quentin Blas.
De son côté, Quentin Duamelle est ingénieur, versé dans la performance, l’ergonomie et la sécurité, « mais la finalité ne me plaisait pas plus que ça. Je voulais faire quelque chose qui amène du concret aux gens ». Si Quentin Blas souhaite d’abord s’aventurer dans le maraîchage, il bifurque pour une valeur sûre, sur les conseils de sa femme : la bière.
Les deux brasseurs, d’abord amateurs, se retrouvent, se lancent, et surtout se forment avec des stages dans deux brasseries différentes. « J’ai lu aussi beaucoup de littérature scientifique sur le sujet », poursuit Quentin Duamelle, avant de passer à la phase de tests. Chez l’autre Quentin, une cinquantaine d’essais seront nécessaires durant un an pour peaufiner les recettes, avec une idée fondatrice : « On voulait une gamme accessible avec la blonde et l’ambrée mais aussi des touches originales avec cette bière au thym citronné, et d’autres, éphémères et saisonnières », soulignent les deux amis.
Des blocs de pierre de Volvic
Une idée aussi leur est apparue essentielle, basée sur les méthodes ancestrales de brassage dans les pays nordiques. « Les brasseuses faisaient chauffer des pierres dans le feu pour les mettre dans leur brassin afin de créer des échanges thermiques », rappelle Quentin Duamelle. Leur technique, Auvergne oblige, fera appel à la pierre de Volvic. De gros blocs de 30 kg sont ainsi ajoutés dans le moût au moment du brassage. La porosité de la pierre aidant, le profil aromatique de la bière en ressort changé, plus complexe. Une technique mise au service de deux bières : la blonde et l’ambrée.
Dans l’ancien garage de Pontaumur
Il ne restait plus qu’à installer leur « Valhalla » dans ses murs. « On est allés voir la communauté de communes de Chavanon, Combrailles et Volcans pour qu’ils nous aident à trouver un local ».
En un rien de temps, les 300 m² de l’ancien garage, entre autres, de l’avenue du Pont à Pontaumur sont trouvés permettant tant d’allier salle de production, stockage et partie accueil pour recevoir des événements, à l’image de leur inauguration qui s’est déroulée courant décembre dernier. Outre l’achat du bâtiment, les deux Quentin investissent 125.000 € en matériel et travaux.
De la matière première essentiellement locale
Le gros du travail consiste notamment en la réalisation d’une épaisse chape de béton permettant l’évacuation des eaux de brassage ou le nettoyage des cuves. Le matériel, lui, est optimisé pour les brassages futurs une capacité de 1.000 litres. Quant à la matière première, elle est locale pour l’orge, à plus de 80 % de Saint-Germain-Lembron ; le houblon, lui, se partage entre les États-Unis, la France, la Belgique ou la Nouvelle Zélande. Enfin, la brasserie est également membre de « Nature et Progrès », une démarche zéro déchet visant aussi à économiser l’eau et l’énergie, sans impact sur l’environnement. Pour que leur Valhalla reste toujours un paradis.
Six recettes de bières proposées
À terme, la Brasserie du Valhalla disposera de six recettes, toutes baptisées de noms issus de la mythologie nordique : la blonde, Nidhögg à 5,1 %, du nom du dragon, brassée à la pierre volcanique ; l’ambrée, Byggvir (5,6 %), dieu de l’orge, également brassée à la pierre volcanique ; la rousse, Fenrir (5,8 %), du nom du loup fils de Loki, «une bière plus forte, plus féroce » ; la blonde au thym Beyla (4,5 %), personnalisation de l’abeille dans la mythologie pour cette bière légère.
Suivra pour fin janvier, début février l’IPA Sleipnir (5,6 %), le cheval fabuleux à 8 jambes puis une bière blanche pour l’été. Une bière brune, éphémère, sera proposée en janvier, baptisée Skadi (7 %), déesse associée à l’hiver pour une bière aux notes de cacao.
Pour l’heure, les deux Quentin privilégient le côté local afin de se faire connaître, en participant notamment aux marchés de Noël. Dès janvier, ils devraient démarcher les boutiques bio et restaurants. La brasserie, elle, se destine à accueillir à l’avenir des événements, une fois par mois, de même que les professionnels pour des brassins et recettes sur mesure et des visites. Quentin Blas envisage aussi d’exploiter le jardin de la brasserie, l’été venu, pour de la vente directe et, pourquoi pas, de nouvelles recettes à base de sureau.
Pratique. Site internet : www.brasserie-du-valhalla.fr Gamme à 2,70 € (33 cl), 5,90 € (75 cl). Coffrets à 19,90 € contenant trois bières de 75 cl.